Développé et édité par une seule personne nommée Rune Skovbo Johansen, Eye Of the Temple est un jeu d’aventure basé sur des plateformes en mouvement. Le titre disponible sur Steam vous proposera de parcourir un monde en utilisant votre Roomscale. Chaque mouvement effectué dans le jeu étant conçu pour vous maintenir dans une zone précise. Énigme à résoudre, esquive de piège et combat de lasso vous transforment en un Indiana Jones de la VR.
Eye of the Temple et le Roomscale
Conçu à l’origine en partenariat avec Valve et HTC, le Roomscale est la capacité à détecter la dimension de votre pièce de jeu pour l’intégrer en VR. Eye of The Temple revient au fondement de la VR moderne. Par un procédé technique subtil, il vous fera tourner en rond dans les 2m carrés nécessaires à l’expérience. Le but est que vous soyez immergé pleinement sans jamais atteindre les limites de jeu. Vous êtes donc intégré dans le jeu et parcourez l’univers sans jamais vous soucier de votre environnement. Lorsque les plateformes se déplacent ou que vous bougez d’une zone à une autre, tôt ou tard vous êtes ramené au centre de votre pièce. Les déplacements sur des rondins vous font par exemple avancer dans le jeu, mais reculer en réel. Malin, ingénieux, subtil et immersif.

Pour autant le jeu n’a pas pris le parti de faire des déplacements infinis avec des murs en labyrinthe à la manière d’un Tea For Gog ou d’un Unseen Diplomacy. Ce procédé aurait eu pour atout de rafraîchir un peu le gameplay de temps à autre. Mais aussi, de permettre des pauses naturelles en ce qui concerne la cinétose. Dans Eye of The Temple, on est finalement souvent en mouvement sur des plateformes automatiques. Les plus sensibles à la cinétose auront donc besoin de faire quelques pauses. Soyez rassuré, faisant partie de la team Fragile, j’ai tout à fait pu finir le jeu. Mais d’avantage de pauses naturelles pour des énigmes fixes m’aurait évité de ressentir de l’inconfort après 45 minutes de jeu.
Indiana Jones en VR
Eye of the temple est vraiment un trip à la Indiana Jones. Équipé de votre fouet et de votre chapeau, vous aurez à parcourir un temple ancien. Il n’y a pas l’ombre d’un serpent pour faire un petit clin d’œil à la franchise. Vous avez d’ailleurs la possibilité de désactiver le chapeau si vous le souhaitez. Votre but principal sera de récolter des gemmes rouges lors de vos divers déplacements afin de les transformer en cristaux. Ceux-ci permettront, une fois posés sur des monolithes, d’envoyer de la lumière vers le temple. Le scénario (traduit en Français) à ce sujet est d’ailleurs distillé sur divers présentoirs avec une statue d’aigle. Il faudra vous procurer du feu et allumer de grosses bougies avec votre torche. Celles-ci permettront de réveiller une force de lumière qui vous expliquera les tenants et les aboutissants du temple.

La torche tout comme le fouet permettra également d’ouvrir des sections ou de débloquer des passages. Vous pourrez non seulement agripper des leviers et les tirer, mais en plus vous finirez par débloquer de l’huile afin d’avoir un lasso enflammé. Ce dernier vous permettra alors d’allumer des bougies jusque là inatteignables en distance.
Simple visuellement mais pourtant…
Une fois suffisamment de zones débloquées vous aurez accès au Charriot. Il aura pour fonction principale de vous permettre de retourner sur d’anciennes zones afin de les compléter à 100%. Les zones sont d’ailleurs tout à la fois un peu similaires et un peu différentes. Les mécaniques générales sont les mêmes un peu partout, mais les puzzles généraux divergent, et le visuel lui se rafraîchit pas mal. De jolies scènes de paysage en fond, en passant par un noir profond éclairé par votre seule torche ou un tapis de lave illuminant des pièces entières, le visuel fait globalement mouche. Malgré des formes simples et des modèles 3D épurés, on prend plaisir à découvrir certaines zones.

D’autre part, les puzzles généraux sont parfois basés sur la vitesse, et parfois très verticaux. On sent en tout cas que le développeur a tenté de varier les plaisirs au maximum sur ce sujet. Et malgré une certaine répétitivité des bases du gameplay, je n’ai jamais ressenti l’ennui. Il ne faudra d’ailleurs pas être trop sensible au vertige. Et, avoir également un bon équilibre. Certains changements de plateforme ou les déplacements sur les rondins peuvent être un poil déstabilisant en fin de course.
Très agréable mais figé
Le système de jeu fait plutôt bien le travail. Difficile de reprocher au titre des bugs par exemple, la finition étant plutôt exemplaire. Cependant, le système de gameplay choisi pose un certain nombre de limites. Votre temps de jeu reste globalement cloisonné à la vitesse de déplacement des plateformes. Le jeu faisant trop peu d’annexes avec une certaine liberté de mouvement, il faudra donc compter entre 3 et 4H pour en venir en bout. Heureusement, la durée de vie sera repoussée avec un mode contre-la-montre supplémentaire.
Enfin, le titre n’aura pas d’option WorldScale, ce qui est compréhensible pour éviter les accidents. Mais avec l’espace de jeu nécessaire (dehors), j’aurais aimé pouvoir faire certaines folies entre les plateformes. En somme, sauter entre certaines plateformes qui ne se touchent pas, mais qui sont pour autant techniquement à portée. Le titre est au passage beaucoup plus agréable à faire sans câble avec un Quest 2 en link par exemple. L’image n’est d’ailleurs pas juste en termes de proportion dans le grand FOV de mon Pimax.

Les phases d’action pure pour changer un peu la donne sont finalement assez rares. Vous aurez de temps à autre à tuer des scarabées volants. Une scène est d’ailleurs particulièrement intéressante avant d’entrer dans le temple. Il faudra fouetter ces vilaines bestioles volantes tout en esquivant des flammes et des piques en étant en mouvement. J’en aurai voulu bien plus. Idem en ce qui concerne des phases d’esquive entre certaines zones de jeu. Vous êtes sur une grande plateforme mobile et devez esquiver des flammes ou des piliers. Scènes de jeu vraiment sympas que vous retrouverez dans la vidéo de présentation sur notre chaine. Là encore, j’aurai aimé en avoir en plus grand nombre.
En Bonus
Une fois le jeu terminé vous débloquez un mode Challenge en Time Attack (contre-la-montre). Il consiste à finir le titre en une seule traite, le plus vite possible. La team Fragile va clairement subir le mal de mer ici. Chaque dalle ou rondin atteint avec le bon timing aura un boost d’accélération. Cette accélération est cumulative, ce qui fait que vous aurez sans doute la possibilité de boucler le titre en une heure. Une riche idée qui dynamise vraiment le jeu et qui en l’absence de cinétose m’aurait sans doute amusé une 10h d’heures de plus.
Test Eye of the Temple
Conclusion
Eye of the temple nous fait une proposition de gameplay qui change un peu nos habitudes. Et surtout ce qu’il fait, il le fait bien en plus de proposer une traduction française. Le problème, c’est qu’on aurait voulu un peu plus de ce qu’il fait très bien. Avec une durée de vie un peu figée et des mécaniques pourtant un poil répétitives, le titre parvient à nous distraire et à nous amuser. Et c’est là bien le principal. On passe donc un agréable moment à découvrir ce temple de l’œil et ses divers décors et énigmes. Il sera par contre grandement préférable de jouer à ce titre en sans fil et d’avoir un peu d’équilibre.
Config de test: Ryzen 5950 X, RTX 3080 TI, 64 Go de ram et Quest 2 en Link
Avis global
Les +
- Concept original
- Visuel qui se rafraîchit
- Immersion totale en sans-fil
Les -
- Un peu court
- Les limites du gameplay
- On en voudrait plus
merci pour le test ! test écrit ca fait plaisir 🙂